Deuxième tour : Norrie s’offre Alcaraz

Photo : ©Julien Crosnier / FFT
Carlos Alcaraz & Cameron Norrie - Deuxième tour / Rolex Paris Masters 2025
- Marion Theissen

Au cours d'une journée particulièrement émouvante, à l'image des larmes de Nicolas Mahut suite au dernier match de sa carrière au Rolex Paris Masters, Cameron Norrie a frappé un grand coup en s’imposant face au n°1 mondial.

Au cours de ses cinq premières brillantes années de carrière, Carlos Alcaraz a remporté 24 titres et disputé 7 autres finales. Mais jamais il n'est parvenu à imposer sa domination sur l'indoor parisien. Cette année ne fera pas exception, car pour la deuxième fois – comme en 2023 – l’Espagnol a été éliminé dès son entrée en lice. La faute à une absence de sensation mais aussi – et surtout ! – à un Cameron Norrie des grands soirs. Il suffit de jeter un œil à "l’Extraordinary Shot of the day" pour comprendre que le Britannique a proposé du grand tennis ce mardi soir pour glaner son premier succès contre un n°1 mondial (4/6, 6/3, 6/4 en 2h22). "C'est une victoire vraiment spéciale pour moi. J'ai dû constamment le pousser dans ses retranchements tout en jouant mon propre jeu, et j'ai réussi à imposer le style de tennis que j'aime pratiquer, avec de longs échanges, a détaillé le 31e joueur mondial en conférence de presse. L'intensité était très élevée durant la rencontre, et ce, dès le début, mais ça ne m’a pas posé de problème. Je suis parvenu à garder mon calme dans le troisième set et je pense que j’étais le meilleur joueur à ce moment-là."

Pourtant, le patron de la discipline était arrivé à Paris avec des ambitions. Fort de ses 67 victoires en 2025, le Murcien restait sur 9 finales lors de ses 9 derniers tournois (et 7 titres) et pointait de nouveau au sommet de la hiérarchie mondiale depuis l’US Open. En résumé : tous les feux étaient au vert pour le double champion de Roland-Garros. Mais ce mardi, il n’est pas parvenu à trouver la faille : " Je n’avais pas les bonnes sensations aujourd’hui, j’ai fait beaucoup d’erreurs, je ne ressentais rien. De son côté, Cameron a très bien joué, il a fait un match solide. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je me suis beaucoup entraîné ici, je me sentais très bien, je bougeais bien, je frappais bien la balle. J’avais les idées claires et des objectifs a d’abord expliqué le huitième de finaliste de l’édition précédente. Même dans le premier set que j’ai remporté, je sentais que je pouvais faire mieux. J’ai essayé d’être meilleur dans le deuxième mais c’est devenu bien pire. Tout le crédit revient à Cameron, qui ne m’a pas laissé rester ou revenir dans le match. J’ai eu des opportunités de break qui auraient pu être salvatrices mais j’ai fait trop d’erreurs grossières.  Je suis très déçu de mon niveau aujourd’hui mais c’est comme ça." Place à présent aux dernières échéances de la saison pour "Carlitos", avec les Finales ATP de Turin puis la phase finale de la Coupe Davis à Bologne.

Quant à Ben Shelton (n°5), il a tenu son rang face à un admirable Flavio Cobolli (7/6(4), 6/3). Après une première manche très disputée, l’Américain a logiquement pris le dessus. Comme l’an passé, le voici au deuxième tour du Rolex Paris Masters où il attend encore de savoir s’il retrouvera Learner Tien ou Andrey Rublev (n°12).

Le début d’une nouvelle histoire

Il savait que les prochains jours seraient difficiles à gérer. Après son match perdu aux côtés de Grigor Dimitrov, Nicolas Mahut n’a pas pu contenir ses larmes. Pour le vainqueur de l’édition 2019 (avec Pierre-Hugues Herbert), l’aventure s’arrête sur les courts d'un tout nouvel écrin, symbole d’une page qui se tourne. "J’ai ressenti la même chose que lorsque vous fermez un livre que vous avez aimé, a-t-il détaillé en zone mixte, après le match. Il y a un moment où vous êtes un peu ailleurs, vous avez l'impression de quitter les personnages que vous avez aimés dans cette histoire. Pour moi, c’est ça mais puissance 10. Mes personnages, ce sont les coachs, mes partenaires…"

Place désormais à la nouvelle partie de sa carrière, dont il ignore encore les contours. Mais pour le moment, c’est aux côtés de Benjamin Bonzi qu’il va terminer la semaine parisienne : "Dès demain, je vais accompagner Benjamin qui joue une course contre la montre pour participer à la Coupe Davis. Je vais essayer de me trouver des défis pour commencer ma deuxième vie."