Interview Félix Auger-Aliassime : "Beaucoup de progrès dans tous les aspects de mon jeu"

Couronné à trois reprises (à Adélaïde, Montpellier et Bruxelles) et présent dans le dernier carré à New York, Félix Auger-Aliassime réalise l’une des plus belles saisons de sa carrière. Des accomplissements, fruits d’un travail de longue haleine, qui lui ont permis de se réinstaller dans le Top 10 mondial et qui pourraient lui ouvrir les portes d’une deuxième participation aux Finales ATP de Turin.
Tu as été contraint d’abandonner à l’issue du premier set face à Jaume Munar en quarts de finale à Bâle mais tu as remporté ton premier match ici à Paris La Défense Arena. Comment te sens-tu physiquement ?
Félix Auger-Aliassime : Il y avait une petite incertitude puisque j’ai dû me retirer la semaine dernière. Mais lundi, je me sentais mieux à l’entraînement, je ne ressentais presque plus la douleur. Au premier tour (face à Francisco Comesana, ndlr), sur certains mouvements, notamment au service, ça a été compliqué mais j’ai bien géré et je me sens bien.
Tu sembles de nouveau évoluer à ton meilleur niveau – comme en 2022 –, tu as atteint les demi-finales à l’US Open et tu es de retour dans le top 10 depuis lundi. Est-ce que c’est l’une de tes meilleures saisons ?
Oui, je dirais qu’avec 2022, c’est l’une de mes meilleures saisons, d’autant qu’il y a trois ans, je n’avais pas atteint le dernier carré d’un Grand Chelem. C’est bien, c’est une bonne progression. J’y ai toujours cru mais j’ai eu beaucoup de problèmes et je n’arrivais pas à retrouver mon niveau. J’ai fait beaucoup de progrès dans tous les aspects de mon jeu, je suis plus précis, plus en contrôle et en maîtrise vis-à-vis de ce que je produis sur le terrain. Je croise les doigts pour que tout aille bien physiquement et il faudra que je sois intelligent dans ma programmation et dans mes entraînements pour que je puisse continuer à produire le tennis que je veux produire année après année.
Tu es encore en course pour disputer les Finales ATP de Turin. Que représente cette compétition pour toi ?
C’est une très belle compétition et faire partie de cette élite mondiale du tennis, c’est le rêve de tous les enfants, avec les tournois du Grand Chelem. Seuls les joueurs les plus constants participent aux Finales ATP, c’est toujours à la fin de l’année qu’on sait si on sera de la partie ou non. Il ne s’agit pas de réussir un exploit sur une semaine ou deux, il faut bien jouer toute la saison et avoir des résultats. Une qualification témoigne d’une belle régularité et c’est exactement ce que je vise. Ça me ferait vraiment plaisir d’y figurer à nouveau (il a participé à l’édition 2022, ndlr).
Tu évoquais précédemment ta progression. Quels sont les aspects de ton jeu qui ont le plus évolué et qu’est-ce que tu as le plus travaillé ces derniers temps ?
Honnêtement, je trouve que j’ai progressé partout. Je suis naturellement un joueur qui se base sur son coup droit et son service et j’ai amélioré ces coups. J’ai aussi fait évoluer mon retour de service, mon revers et je me sens beaucoup plus à l’aise lorsque je viens finir les points à la volée. J’ai envie de dire que tout mon jeu est monté d’un cran ou deux depuis quelques années.
Cette évolution et cette progression sont-elles indispensables pour résister à ce circuit physiquement intense et au sein duquel tous les joueurs ont un excellent niveau à chaque tournoi ?
Aujourd’hui, il faut avoir un jeu complet. Il faut trouver le moyen d’être le plus efficace dans sa filière de jeu. Je suis un joueur qui essaie toujours de jouer vers l’avant et qui enchaîne très vite après l’engagement donc je dois être bon dans ce style. Quand je dois défendre, il faut que je le fasse correctement mais ce n’est pas ma spécialité, je dois être bon dans ce que je sais faire.
Sur le circuit, plusieurs joueurs ont changé d’entraîneurs ou de structures. De ton côté, tu es fidèle à ton entraîneur Frédéric Fontang qui connait parfaitement ton jeu et ton corps. Est-ce que tu peux nous parler de cette relation privilégiée que tu entretiens avec lui ?
Personnellement, j’évolue mieux avec des personnes avec lesquelles j’entretiens vraiment une relation de confiance. Il n’y a d’ailleurs pas que Frédéric, il y a aussi mon kiné Andres Vial, qui partage ses semaines avec Hugo Gravil, qui a rejoint mon équipe en 2023. Au fil des années, j’essaie de choisir des partenaires qui me ressemblent et avec lesquels j’ai des affinités. Frédéric a toujours été une constante dans ma carrière et désormais, notre relation dépasse le tennis. On peut s’exprimer librement sans qu’il y ait de jugement au niveau personnel. Et ça, c’est énorme. Lorsqu’on peut parler avec liberté tout en sachant qu’on est ensemble dans le même projet, ça donne une force incroyable à un duo. Je suis très content de notre relation et évidemment, on essaie d’être rigoureux, professionnels et compétents au fil des saisons.

