Demi-finales : solide comme Félix

Photo : ©Nicolas Gouhier / FFT
Félix Auger-Aliassme - Demi-finales / Rolex Paris Masters 2025
- Romain Vinot

Sûr de sa force et de son talent, FAA n’a pas tremblé au moment d’écarter Alexander Bublik de sa route. Le Canadien disputera ce dimanche la deuxième finale de Masters 1000 de sa carrière, la première à Paris.

"Une grande confiance en mon jeu"

"On est là !!!". Comme il l’a écrit sur la caméra (en français, bien sûr) à l’issue de sa victoire sans conteste – ou presque, nous y reviendrons – ce samedi après-midi, Félix Auger-Aliassime est là et parfaitement à sa place si l’on s’intéresse de plus près à ses dernières sorties parisiennes et plus globalement à son niveau de jeu ces derniers mois. Un succès prestigieux qui lui ouvre les portes de la finale, un stade qu’il n’avait plus rallié dans cette catégorie de tournoi depuis Madrid en 2024 (défaite face à Andrey Rublev).

"Je suis tellement heureux : finale de Masters 1000, ça sonne tellement bien, s’est-il réjoui à l’issue de la partie. On ne joue pas ce genre match toutes les semaines, j’espère pouvoir aller au bout et remporter le titre désormais. Quand on participe à un tel tournoi, le tableau est forcément très relevé. Tous les jours, au réveil, on se dit ‘ce joueur est bon, celui-là aussi…’ donc il y a toujours un peu de nervosité avant les rencontres. Mais j’ai une grande confiance en mon jeu, je sais ce dont je suis capable face aux meilleurs joueurs du monde mais il faut quand même aller sur le terrain et chercher la victoire. Aujourd’hui, je suis très content d’avoir réussi ça."

Un trou d’air et cinq jeux consécutifs

Ce succès, le protégé de Frédéric Fontang l’a construit en deux temps. Dans le premier acte, il a fait jeu égal avec Alexander Bublik, les deux acteurs ayant été tout à fait fidèles à leur réputation. Particulièrement efficaces, précis et puissants sur leur ligne de fond et à l’engagement, ils ont affiché des statistiques exceptionnelles et n’ont pas flanché jusqu’à un tie-break inévitable. Le moment choisi par FAA pour davantage cadenasser le jeu et prendre les commandes après 51 minutes d’un duel agréable et toujours aussi imprédictible.

Avant le début de la deuxième manche, il a bénéficié d’une pause vestiaire qui a eu pour effet… de casser son propre rythme ! Méconnaissable sur sa mise en jeu, il a été breaké d’entrée avant de se retrouver mené 1-4 par un Kazakhstanais lui aussi en mission (il vise le siège de remplaçant à Turin). Seulement, alors que l’assistance s’attendait à assister à une nouvelle rencontre en trois manches, le natif de Montréal s’est remobilisé pour reprendre le leadership sur les échanges et définitivement écœurer son vis-à-vis dont toutes les tentatives se sont irrémédiablement écrasées sur la solidité et la réussite adverses (31 coups gagnants à 15 et 21 fautes directes contre 23 pour Bublik). Cinq jeux plus tard et le 10e joueur mondial pouvait serrer le poing et afficher son plus beau sourire pour remercier un public grandement acquis à sa cause.

Au-delà d'une qualification pour une première grande finale à Paris, cette victoire (7/6(3), 6/4 en 1h36) permet à Félix de s'installer sur le dernier siège qualificatif pour Turin, en lieu et place de Lorenzo Musetti. Un sacre ce dimanche – contre Alexander Zverev ou Jannik Sinner, actuellement aux prises sur le court central – lui assurera définitivement sa place au chaud dans l’avion. Le jeu en vaut définitivement la chandelle.